Un boulanger harcelé met la clef sous la porte
Un boulanger harcelé met la clef sous la porte

Après avoir dénoncé un harcèlement raciste, le boulanger de Saint-Marcellin met la clef sous la porte - Bondy Blog

Je suis pas prêt de remanger du Saint-Marcellin moi...
Toujours triste d’entendre ce genre d’histoires.
Se faire niquer sa vitrine, c’est un truc de facho. Par contre, un boycott ça demande l’adhésion. Pour une boutique qui tournait, il a du se passer un truc, les gens ne sont pas devenu raciste en moins d’un an. Et j’ai l’impression que l’article n’en parle pas. D’autant que le pain, ça pousse pas sur les arbres (une autre boulangerie?).
Le harcèlement sur son commerce est une spirale infernale. Et quand tu fais de la relation client, ça se voit. Je me rappel d’un restaurateur, très bon, il devait traverser une mauvaise passe et devenait de plus en plus agressif avec les clients au fil des années. Ça devenait désagréable. La fréquentation diminuait (on a aussi arrêté d’y aller, c’est pas les restaus qui manquent) et le stresse que ça engendrait ne devait pas aider. Forcément, il a fini par fermer.
Dernier truc (que je ne justifie pas, au contraire) parler publiquement le racisme subit suscite la méfiance. C’est triste, mais c’est comme ça. C’est la conséquence (sur les individus) de guerres d’assos qui crient au racisme (ou s’en défendent) sur n’importe quel sujet. Il est très difficile d’avoir des débats apaisé sur le sujet (à part sur France Cul, mais bon…). Cette perception du racisme comme un sujet « potentiellement malhonnête » retombe sur les individus qui eux, subissent des injustices réels.
EDIT : Et j’ai oublié de bien évidement ajouter qu’en plus de ça, il y a du rascisme réel (c’était implicite dans ma tête, mais pas clair du tout à la lecture).
Je lui souhaite de trouver une voie qui lui permette de retrouver la santé.
C'est cool que ton commentaire soit nuancé, effectivement c'est des sujets tendus et on a tendance à lire ce qu'on craint. Par contre, y'a un aspect que je ne m'explique toujours pas, même en relisant.
Si je comprends bien, tu avances :
Pour moi, ces deux éléments ne sont pas vraiment compatibles : la méfiance des gens constitue un boycott en soi (on peut en discuter, peut-être pas au sens strict de boycott organisé, mais en tout cas, du point de vue du boulanger, le résultat et le ressenti est le même). J'ai du mal à saisir comment on peut douter du boycott si on est convaincu de la méfiance des gens.
Mais je ne suis pas certain d'avoir bien compris ton commentaire : est-ce que j'ai loupé un truc ?
On a pas la même définition du mot boycott. Comme le dit Kaerell, pour moi un boycott est organisé. Quand tu dis que tu boycottes quelque chose, tu sais pourquoi tu le fais.
Dans le cas où tu décides de ne pas aller à un endroit particulier, parce que tu te méfies, parce que « ça sent la merde, cette histoire », ce n’est pas un boycott (cette deuxième situation est parfois la source de drame, car une victime légitime est laissé seule face à l’adversité ; un viol/inceste dans une famille, Samuel Paty et l’Éducation nationale, pour prendre des cas extrêmes).
Pour revenir à notre boulangerie, dans les deux cas, l’effet est le même : Le marchant perd de l’argent n’a plus de clients.
Ducoup ce qui semble être ta définition devient trop général : « Se méfier est un boycott ». Non, se méfier c’est se méfier. Boycotter c’est boycotter. Les deux peuvent avoir les mêmes effets (moins d’entrées d’argent), mais pas les mêmes causes. Des mots différents sont donc nécessaires.
Tu utilises le mot « boycott » pour désigner une conséquence. Ce n’est sa définition. Si un marchant (je ne parle pas de ce boulanger) se comporte mal avec ses clients/essai de les entourlouper à chaque transaction, ses clients se méfieront et finiront surement par ne plus y venir/préférer un autre marchant. Utiliser le mot boycott pour désigner cette situation c’est nié la revendication qu’il y a derrière.
Bref, c’est de la sémantique.
Et bien entendu, entre les deux, il y a des zones de gris. Un boycott de A sur B de la part de quelques-uns peut générer une méfiance sur A et/ou B par une personne non informée (« ça sent la merde cette histoire »).
Ce qui se passe à chaque drame policier/fait divers est un bon exemple : Tu as ceux qui condamnent sans savoir, ont déjà leurs coupables, et tu as ceux qui ne savent pas trop, mais savent que quel que soit le camp choisi, ils vont se faire des ennemis, et préfèrent ne rien dire pour éviter les embrouilles.
Il y a une dérive sémantique du terme boycott: à la base un boycott, c'est forcément organisé, de façon à lutter politiquement contre un pouvoir de façon non-violente.
Ce que ce monsieur a vécu, c'est ce qu'on appelle plutôt de l'ostracisation.
Dans ce genre de situation, on ne peut pas vraiment trancher avec un seul témoignage, ça peut être un harcèlement de personnes xénophobes autant qu'un comportement désagréable de la présumée victime.